Aboubakry N’diaye – Publié le 05.12.2019, 22h35
Il y avait aussi grève ce jeudi au collège Les Plaisances à Mantes-la-Ville. En effet, 90% des enseignants se sont mis en grèves. Dans le texte ci-dessous rédigé par les professeurs, ils dénoncent la fin du REP (Réseau Éducation Prioritaire), les salaires faibles ou encore les promesses dérisoires de Jean-Michel Blanquer.
Fin du REP
« Suite au rapport sur l’éducation prioritaire par Pierre Mathiot et Ariane Azéma et remis devant la presse le 5 novembre 2019 au ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, Jean-Michel Blanquer, et prévoyant la délabellisation des REP (Réseau Éducation Prioritaire), voici les conséquences pour le collège :
– Baisse programmée des moyens alloués et donc hausse du nombre d’élèves par classe. Or, avec les baisses des années précédentes, nous étions déjà au niveau de collèges beaucoup plus huppés (comme le collège Clagny de Versailles) !
– La fin des avantages pour les enseignants dans ces établissements (prime, facilité de mutation au bout de cinq ans), entraîne une attractivité encore en baisse de l’établissement, ce qui entraînera un départ massif des enseignants chevronnés de l’établissement. »
Statut des enseignants
– La réforme des retraites entraîne une rupture du contrat moral entre les enseignants et notre ministère.
Nos salaires sont faibles (comparativement aux autres cadres A de la fonction publique ou des enseignants des autres pays de l’OCDE) sur les 3/4 de notre carrière parce que nous payons déjà la sécurité de l’emploi, les vacances et notre retraite.
– Si le contrat moral est rompu unilatéralement par le ministère de l’éducation nationale, que ce soit sur les vacances (obligation de formation) ou sur la retraite, nous demandons que nos salaires soient revalorisés en conséquence, à la hauteur des autres pays comparables de l’OCDE.
– Or, aujourd’hui, les promesses de Jean-Michel Blanquer sont dérisoires. Ainsi, l’augmentation théorique de 300 euros par an (en moyenne) promise pour 2020 est supposée être un premier pas vers la compensation de la perte de plusieurs centaines d’euros par mois à la retraite !
– D’autant que notre pouvoir d’achat stagne, le point d’indice étant gelé quasiment en continu depuis dix ans. Il ne se maintient finalement que grâce aux « augmentations » salariales liées à l’ancienneté. Un jeune enseignant, déjà difficile à recruter tellement le métier est peu attractif (baisse des candidats au CAPES), verra-t-il bientôt son pouvoir d’achat rester le même depuis le jour de son recrutement jusqu’au dernier jour de sa retraite ?
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