Mort de Robert Badinter : des élus des Yvelines lui rendent hommage
Mort de Robert Badinter : des élus des Yvelines lui rendent hommage
Aboubakry N’diaye – Publié le 10.02.2024, 14h36
Artisan de l’abolition de la peine de mort en France, engagé contre toutes les justices d’exception, Robert Badinter est mort dans la nuit de jeudi à vendredi à l’âge de 95 ans.
L’hommage national à Robert Badinter, ancien Ministre de la Justice du président socialiste François Mitterrand (1981-1986) se tiendra mercredi 14 février place Vendôme, en face du ministère de la Justice.
Dans les Yvelines, les personnalités politiques et élus ont rendu hommage au fervent militant pour l’abolition universelle de la peine de mort :
Sophie Primas, sénatrice LR des Yvelines et vice-présidente du Sénat
Comme Simone Veil avec l’IVG , Robert Badinter restera l homme de l abolition de la peine de Mort en France. Son discours au parlement est un monument. Je n’avais pas 20 ans et pourtant la conscience d ecouter un homme politique de grande profondeur.
Ni R. Badinter ni Somone Veil ne peuvent se résumer à cela naturellement, mais leur empreinte d immortalité dans notre societe demeurera celle-ci. La France perd un bel esprit.
Benjamin Lucas, député NUPES des Yvelines
J’adresse aux proches de Robert Badinter mes pensées les plus émues à l’annonce de sa disparition. La République perd l’un de ses héros, un géant de la justice et un homme qui garda toute sa vie durant la même boussole au service de ses idéaux et d’une éthique qui imposent le respect et suscitent pour beaucoup d’entre nous une immense admiration.
Les humanistes perdent un orateur sans pareil, qui savait par le verbe se projeter au delà des attaques les plus abjectes, nous transporter dans l’Histoire qui nous évite l’enfermement dans les passions triste de l’immédiateté.
J’avais 13 ans quand j’ai lu L’Abolition. Ma mère me l’avait offert avec ce petit message : « Ne doute jamais qu’il est possible d’accomplir, à force de persévérance et de convictions, ce en quoi l’on croit ». C’est probablement l’un des cadeaux les plus déterminants qui m’ait été donné.
Robert Badinter y racontait son combat d’une vie contre la peine de mort et le vote de la loi qu’il présenta à l’Assemblée nationale pour y mettre un terme.
Bouleversé et impressionné, j’avais pris ma plume de futur adulte pour lui témoigner de quelques banalités. Il avait eu la gentillesse de m’adresser un mot manuscrit que je conserve depuis, accompagné par un autre de ses ouvrages.
Devenu douze ans plus tard Président des Jeunes Socialistes, j’avais sollicité un rendez-vous. Il me reçut chez lui, dans ce bureau chargé de souvenirs, de livres anciens, de manuscrits originaux, de traces de cette histoire qui l’avait précédé et dont il mesurait le poids.
Il me livra une vision précieuse de l’état de notre société, du monde, du combat pour les libertés et la justice qui demeurait d’une intacte vivacité chez cet homme plus énergique et passionné que bien des responsables politiques de trente ans ses cadets.
Avant de nous quitter il me permit d’observer et de saisir la loi d’abolition signée de sa main de celle du Président Mitterrand.
C’est à son discours demandant l’abolition de la peine de mort et à ce vote que j’ai pensé en entrant pour la première fois comme député dans l’hémicycle.
C’est sans doute ce qui a déterminé mon choix de rejoindre la commission des lois.
Une nouvelle fois, j’eus le privilège d’être reçu chez lui quelques jours à peine avant la date anniversaire de l’Abolition.
L’âge n’avait aucun effet sur son acuité pour observer un monde bouleversé par l’invasion de l’Ukraine et la possibilité d’un retour de Trump à la Maison Blanche. Il avait toujours la même passion pour la cause des droits de l’Homme, pour la démocratie.
Mesurons en cet instant ce que nous lui devons. Sa place est au Panthéon, aux côté de Victor Hugo.
Djamel Nedjar, maire de Limay
Dans la vie publique il y a les figures qui passent et celles qui restent. Celles qui restent dans nos imaginaires, nos consciences pour leur constance dans leurs idées et leurs valeurs. Peu de ministres peuvent prétendre avoir fait changer la société par leur engagement… Robert Badinter est de ceux-là. Avec lui la politique était un mot respectable.
Franck Fontaine, maire de Mézières-sur-Seine
Je suis né dans un pays où la peine de mort n’était déjà plus qu’un souvenir. Et c’est grâce à cet homme, symbole de sagesse, d’humanisme et de passions, que je le dois. Nous perdons aujourd’hui, au-delà du formidable orateur qu’il était, un très grand avocat au service du droit, de la justice et de la France.
Pierre-Yves Dumoulin, maire de Rosny-sur-Seine
Un grand avocat, un grand homme qui a su porter une réforme difficile à l’époque mais essentielle : L’abolition de la peine de mort.