Prof de philo de Trappes : la mise au point du préfet après ses propos au journal Le Monde
Prof de philo de Trappes : la mise au point du préfet après ses propos au journal Le Monde
Aboubakry N’diaye – Publié le 10.02.2021, 00h25
Préfet des Yvelines, Jean-Jacques Brot a tenu faire une mise au point après ses propos tenus au journal Le Monde concernant Didier Lemaire, professeur de philosophie au lycée de la plaine de Neauphle à Trappes. Ce dernier serait la cible de menaces et placé sous protection.
Ci-dessous le communiqué du préfet :
« Les propos que j’ai tenus au journal Le Monde, au sujet d’un enseignant, professeur de philosophie au lycée de la plaine de Neauphle à Trappes, ont fait l’objet d’interprétations, pour certaines malveillantes, tendant à dire que je sous-estimerais la situation de l’islamisme à Trappes. Je tiens à faire la mise au point suivante.
J’ai voulu affirmer avec force, et avec le franc-parler qui me caractérise, que, compte tenu de la gravité de la situation, il me paraissait contreproductif de tenir des propos définitifs laissant à penser que la bataille contre le séparatisme était perdue dans ce territoire et que toute action publique était désormais vaine.
Il me paraissait également contreproductif de sembler stigmatiser les 32 000 habitants de cette ville qui, pour la très grande majorité d’entre eux, sont attachés aux valeurs républicaines et n’acceptent pas d’être confondus avec une minorité séparatiste.
La situation de la ville de Trappes, ses fragilités, les errements criminels de ceux qui ont commis l’irréparable en ralliant des groupes terroristes méritent un travail minutieux, patient et acharné.C’est ce travail que mènent, au quotidien, sur le terrain, les services de l’État que j’ai l’honneur de diriger.
Sécurité publique, lutte contre la radicalisation violente, lutte contre le séparatisme sont au cœur de l’action quotidienne des services de l’État à Trappes. Au-delà, l’État mobilise tous les outils de la politique de la ville, de l’éducation, de la culture et du développement économique.
C’est par ce travail de fond, déterminé, qui doit se mener d’une main ferme, que nous pourrons emporter la bataille du séparatisme dans laquelle s’est résolument engagé l’État.
Déjà se manifestent au sein de la population de Trappes, à laquelle je suis personnellement très attaché, des signes d’espérance qu’il convient de faire fructifier. »