Rachid Akiyahou et Said Bahij protagonistes d’un livre sur le cinéma français
Rachid Akiyahou et Said Bahij protagonistes d’un livre sur le cinéma français
Aboubakry N’diaye – Publié le 19.05.2017, 23h10
Réalisateurs du film « Ils l’ont fait », Rachid Akiyahou et Said Bahij font partie des protagonistes d’un livre intitulé « Double Vague, le nouveau souffle du cinéma français » publié par Claire Diao aux Editions Au Diable Vauvert et paru le 18 mai.
La nouvelle vague du cinéma français est celle des réalisateurs de double culture, métissés par l’immigration. Cette enquête journalistique fouillée, sur des réalisateurs qui font l’actualité cette année à Cannes, dessine dix ans de contre-histoire culturelle française.
«Qui sont-ils, ces français nés à l’étranger ou nés de parents venus de l’étranger ? Ils ont grandi avec la sensation de ne pas être « vraiment » français, eux à qui on renvoyait toujours leurs origines métissées. Eux qui ont été nourris de rêves d’avant alors qu’ils se débattaient dans les difficultés du présent. Eux qui ont été spectateurs plus qu’acteurs et ne se sont pas sentis représentés sur les écrans».
Qui sont ces nouveaux réalisateurs ?
Houda Benyamina, (César 2017 du Meilleur premier film, du Meilleur espoir féminin, du Meilleur second rôle féminin, Caméra d’Or 2016 avec Divines), Alice Diop (César 2017 du Meilleur court- métrage avec Vers la tendresse) ou Maïmouna Doucouré (César 2017 du Meilleur court-métrage avec Maman(s)) Mais aussi Djinn Carrénard (Donoma), Rachid Djaïdani (Rengaine), JP Zadi (Sans pudeur ni morale), Mehdi Idir (Patients), Mohamed Hamidi (La Vache), Brahim Fritah (Chroniques d’une cour de récré), Pascal Tessaud (Brooklyn), Akim Isker et Jalil Naciri (La Planque), Julien Abraham (La Cité rose), Hicham Ayouch (Fièvres) ?Rachid Akiyahou et Said Bahij (Ils l’ont fait).
Basé sur une centaine d’heures d’interviews et situé entre l’année 2005 des révoltes sociales et 2016, année de la Caméra d’Or d’Houda Benyamina, ce document donne la parole aux cinéastes français de double culture issus des quartiers populaires qui déferlent sur un cinéma français marqué par l’entre-soi et arrêté sur une Nouvelle Vague qui, pour en finir avec un cinéma « de papa », a pu accoucher d’un cinéma « de fiston ». Voici en France un nouveau souffle qui se lève.
Claire Diao est journaliste et critique de cinéma franco- burkinabè. Spécialisée dans les cinémas d’Afrique et les cinéastes émergeant dans les quartiers populaires français, elle est chroniqueuse dans l’émission « Le Cercle » sur Canal + Cinémas et membre de la Commission « Aide à l’écriture» du CNC.
Titulaire d’un master en Études Cinématographiques de l’Université Lyon 2 et de la Kingston University, elle a collaboré avec Screen Africa, SoFilm, Bondy Blog, Le Monde Afrique.
Elle a également fondé le programme itinérant de courts-métrages Quartiers Lointains entre la France, les États-Unis et plusieurs pays d’Afrique, la revue panafricaine de cinéma Awotélé et une société de distribution. Elle a contribué à plusieurs ouvrages collectifs dont Le cinéma au pluriel, 10 ans d’images de la diversité (éditions Capricci, 2016).