Aboubakry N’diaye – Publié le 23.11.2020, 19h40
Inquiète pour l’avenir de l’ensemble des salariés, la CFDT de Renault Flins s’est exprimée ce lundi dans un communiqué. Pour le syndicat professionnel, l’avenir de l’assemblage de l’usine de Flins-sur-Seine est vital pour l’avenir du tissu industriel de Renault en France.
Selon nos informations, le directeur général Luca De Meo doit se rendre à l’usine de Flins ce mercredi. Découvrez ci-dessous le communiqué :
« Notre dossier construit par nos équipes, en lien avec des salariés de l’ entreprise, des spécialistes et des experts, met en évidence les points suivants :
Après les lancements de Twingo EV, fabriquée en Slovénie et de la Spring EV depuis la Chine, c’est hors de France que Renault envisage de fabriquer la remplaçante de la Zoé !
En 2025, l’ Alliance pourrait vendre environ 550 000 véhicules pure électrique en Europe, et plus encore en 2030.
À horizon 2025 cela signifierait que 2/3 à 3/4 des EV vendus par Renault en France seront fabriquées hors de France… Alors que la France est l’ un des principaux marchés de l’ électrique en Europe ! La plate-forme électrique développée à DOUAI centrée sur les segments C&D est trop haut de gamme : le potentiel de développement important de l’électrique dans le segment B, véhicules polyvalents et accessibles, impose de repenser à une plateforme dédiée. C’est indispensable si Renault veut être performant et maintenir son avance par rapport à ses concurrents.
Par ailleurs la capacité de l’usine de Douai ne peut accueillir seule tous les VE que l’Alliance doit vendre en Europe. Il faut donc réétudier sérieusement la possibilité d’un renouvellement des véhicules électriques de segment B de l’Alliance sur Flins.
Nous proposons, face aux offres optimisées que préparent nos concurrents, une solution nouvelle, qui répond à la fois aux enjeux de compétitivité en coût, poids, autonomie et ratio habitabilité/longueur hors tout, implantable sur Flins, plutôt qu’un projet à faible ticket d’ entrée, basé sur une plateforme Clio, qui nous fera perdre du terrain sur le marché des purs véhicules électriques.
Les propositions de la CFDT n’ont pas trouvé de réponses en interne de l’entreprise, malgré de multiples courriers et demandes, c’ est pourquoi nous interpellons les pouvoirs publics et les responsables politiques. La France finance, par des bonus écologiques sur le véhicule électrique et hybride, des fabrications hors de France : est-ce normal ?
Des capacités à Flins, qui ont le savoir-faire, sont laissées à l’abandon, alors que le besoin de nouvelles capacités de véhicules électriques est clairement identifié pour demain. Nous ne l’ acceptons pas.
Notre dossier le prouve, chiffres à l’ appui, qu’un futur pour le site de Flins est possible avec tous les salariés du site. La CFDT et tous les salariés sont prêts à se mobiliser et faire de Flins une des usines de référence du groupe. »
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