Violences au Congo : deux élus du Mantois ont envoyé un courrier à Macron
Violences au Congo : deux élus du Mantois ont envoyé un courrier à Macron
Aboubakry N’diaye – Publié le 11.01.2017, 21h20
Le 31 décembre dernier à Kinshasa (République Démocratique du Congo), 134 paroisses avaient été encerclées et au moins cinq personnes tuées lors de heurts.
Des marches pacifistes réclamant le départ du président en place. Deux élus français d’origines congolaises en appellent au président Français Emmanuel Macron.
Respectivement adjoints au maire de Mantes-la-Jolie et de Limay, Véronique Tshimanga et Boniface Mpunga ont envoyé un courrier à l’Élysée. Ci-dessous la lettre :
Objet : Demande de médiation de la France en République Démocratique du Congo
Monsieur Le Président de la République,
C’est en notre qualité de citoyen et citoyenne de cette grande nation humaniste, pays des lumières et des droits de l’homme mais aussi de par nos origines africaines et fort des liens historiques et culturels qui lient le Congo à la France, que nous venons vous solliciter afin d’intervenir diplomatiquement pour mettre un terme à une crise institutionnelle qui a trop duré.
Un an après la fin de son deuxième et dernier mandat, Joseph Kabila, arrivé au pouvoir par la force des armes et des baïonnettes, se maintient impunément à la tête du pays, au mépris des aspirations de son peuple, avide de liberté et d’alternance démocratique. Légions sont les manifestations réprimées dans le sang et ceci au vu et au sus de la communauté internationale. Face à une telle situation, nous, élus locaux français, nous ne pouvons rester indifférent à ces crimes contre l’humanité et au terrorisme d’État.
Depuis votre élection de mai dernier, vous avez de par votre omniprésence sur la scène internationale, marqué votre volonté à affirmer un leadership retrouvé de la diplomatie française. Jeune vous l’êtes par votre âge, gageons que vous le soyez dans une nouvelle relation avec l’Afrique. Le mot est lâché, la Françafrique, système politico-affairiste qui a longtemps enfermé les pseudos nations indépendantes africaines dans une relation incestueuse avec l’ancienne métropole. Combien d’interventions militaires n’ont-elles pas eu lieu, pour aider et relégitimer des régimes despotiques, voués aux gémonies par les peuples.
Depuis son indépendance, la République démocratique du Congo, nation riche en ressources minières et objet de toutes les convoitises par les puissances occidentales, a été freinée dans son développement économique par les multiples péripéties de l’histoire. Je veux bien entendu évoquer le meurtre de Patrice Emery Lumumba, la sécession du Kantaga, le soutien au régime despotique de feu Mobutu Sese Seko et l’arrivée au pouvoir des Kabila, de père en fils. Trop longtemps, les Congolais ont été privés de leur droit fondamental, celui de choisir librement l’homme ou la femme qui doit présider à leur destinée.
La France est redevable à l’Afrique. Souvenez-vous des tirailleurs sénégalais, qui ont combattu les hordes hitlériennes et ont donné de leur vie et de leur sang pour la nation libre. Souvenez-vous-en.
C’est pour cette raison, nous vous invitons à réunir le conseil de sécurité de l’ONU, afin de statuer sur le cas de la RDC. Il s’agit d’une assistance à un peuple en danger.
Comptant sur votre humanisme et votre sens des responsabilités, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de nos meilleurs sentiments.
Boniface Mpunga, adjoint au Maire de Limay
Véronique Tshimanga, adjointe au Maire de Mantes-la-Jolie